Déjà lui reconnaître un art parfait pour choisir ses duos discographiques : Juliette Armanet, Philippe Katerine, Isabelle Adjani ou Étienne Daho. On y vient d'ailleurs à Daho, référence en la matière dès qu'il s'agit de pop française ouvragée, bienveillant et dithyrambique à l'égard de son cadet. Si le chanteur poitevin a aussi comme mentors Christophe et Philippe Zdar, on aurait surtout tendance à lui prêter une filiation naturelle croisée entre James Blake et Metronomy. Nommé en 2020 comme « révélation album » aux Victoires de la musique pour Tempéraments, deuxième album qui a imposé une personnalité, une flagrance, Malik Djoudi poursuit d'offrir une alternative à toute idée de pesanteur.  Minimaliste dans ce qu'il y a de plus fulgurant, de moins austère. Propulsif, vaporeux, ouaté. Élégant, dans le geste et dans le verbe. Il transforme les mots en notes, dessine en traits vibrants des sensations vaporeuses et fugitives. Voix éthérée et haut perchée, en équilibre. Textes qui s'immiscent en filigrane, existentiels, rêveurs et batailleurs. Spleen dansant et délicates tempêtes synthétiques. Sur son dernier album, Troie, le jeune quadra a délaissé les machines pour s'emparer d'instruments organiques. Une autre façon pointilliste et sensible pour voyager dans le temps et nous adresser des cartes postales en chemin.

Nommé Artiste Révélation aux Victoires de la musique 2020