Arthur H n'a jamais été pris en flagrant délit de redite. Chez lui, des visions jubilatoires, des idées mutantes et des envies inflammables. En cavale, toujours, capable de déambuler dans le jazz, la pop, le rock, le disco, le néo-funk. D'oser la versatilité du double album, comme avec Amour fou. De s'abandonner aussi dans des lectures poétiques (qu'il fait souvent entrer en résonance avec des morceaux), de mettre sur orbite une installation contemporaine sonore. Et même de fouler les planches en incarnant son double maléfique dans Mort prématurée d'un chanteur populaire dans la force de l'âge, une pièce de Wadji Mouawad. Attiré par les sirènes de l'inconnu et l'excitation d'explorer des territoires vierges, nourri par les voyages et les expériences complémentaires, l'artiste à la voix caverneuse - qui sait aller tutoyer les aigus - ne s'interdit rien. Une quête autant viscérale que fantasque, affûtée qu'hybride. Certain qu'on pourra à nouveau compter sur sa vaillance de créateur hors ligne pour chambouler son intérieur et abattre d'autres cloisons.