Il y a d'abord Sauve qui peut (la révolution), le roman de Thierry Froger paru en 2016, dont l'intrigue fascine. En 1988, Jack Lang commande à Jean-Luc Godard un film pour les célébrations du bicentenaire de la Révolution. Ce film porterait le regard artistique et critique du réalisateur de La Chinoise sur le mythe fondateur de notre République. Le projet ne verra jamais le jour… Le roman propose quelques explications stupéfiantes à cette initiative avortée. Pendant qu’il réfléchissait au projet, "JLG" serait tombé amoureux de la fille d'un historien controversé pour qui Danton n'aurait pas été guillotiné et aurait sympathisé avec Napoléon… Le roman est un collage jubilatoire, entremêlant fiction et réalité, amour et politique, sérieux et rire, saillies sur le cinéma et réflexions sur la révolution, Sauve qui peut la vie de JLG et Histoire de la Révolution française de Michelet... Eux-mêmes maîtres dans l’art du montage et de l'entrelacement des formes, Laëtitia Pitz et son équipe relèvent haut la main le défi de porter sur scène ce récit fantasque et magistral. Dans un dispositif bifrontal, qui plonge le public au cœur de l’acte de création, un musicien, un comédien et une plasticienne allient théâtre, musique et cinéma pour raconter quelques instants de la folle histoire de notre monde. Plus qu'un spectacle, un geste de désobéissance artistique !