Acrobate et tête chercheuse, initiatrice du Troisième Cirque, Maroussia Diaz Verbèke cultive les complicités artistiques comme ici avec le collectif brésilien Instrumento de ver pour donner à voir le monde à travers une écriture poétique de l’objet.

Hypothèses pour un monde en pièces : tel est le point de départ de cette nouvelle création de Maroussia Diaz Verbèke qui affirme une fois encore le fragment comme mode d’écriture et consacre sa rencontre avec les artistes brésiliennes du collectif Instrumento de ver. Se revendiquant « circographe », néologisme forgé de toute pièce pour pointer la spécificité d’une écriture du cirque, la singulière Maroussia Diaz Verbèke noue ici de fertiles complicités. 23 fragments de ces derniers jours fait suite à une série de résidences menées au Brésil et à une première recherche autour des objets, développée avec ce collectif prolixe engagé dans de nombreux champs de la création artistique. Répété entre Brasilia et la Normandie, 23 fragments de ces derniers jours est un « manifeste chosiste », une pièce poétique qui affirme entre autres « l’extraordinaire beauté de la présence inerte, du non-mouvement ou du mouvement passif des objets ». Pour l’occasion, l’équipe de création s’enrichit de Léon Volet, jeune acrobate helvèto-brésilien engagé dans l’économie sociale et solidaire. Au rayon de leurs intentions, on peut lire aussi : « Construire un spectacle pièce par pièce (…) dans un pays qui littéralement traite avec la destruction. Ramasser les débris du présent. Se consoler d’objets aussi fragiles que nous ».