Créée entre Lagos et Paris, à l’issue d’une résidence au Centre Pompidou, la pièce Re:Incarnation de Qudus Onikeku bouillonne de stridences, d’excès et de foisonnements carnavalesques dont on ressort un peu sonné ou complètement rechargé. Sons saturés, attributs vestimentaires réinventés à outrance, énergie des corps et gestuelles métissées entre tradition et cultures urbaines, tout, dans cette création menée au pas de charge à la face du public raconte la folie de Lagos, la démesure de cette capitale monstre, la deuxième la plus peuplée du continent Africain. C’est là, dans sa ville natale, que le chorégraphe nigérian Qudus Onikeku travaille à former une nouvelle génération de danseurs, œuvrant au renouvellement du vocabulaire chorégraphique à partir d’une recherche de plus de cinq années autour de la mémoire corporelle. Traversé par la pensée Yoruba, la culture originelle de Qudus Onikeku, le spectacle s’articule en trois parties autour du concept de réincarnation : la naissance, la mort et la renaissance. Portée par une solide énergie de groupe, cette pièce pour dix danseurs et un musicien laisse affleurer les différentes personnalités. Chacun à sa manière incorpore et réactive au présent les racines afrobeat nigérianes, revisitées par le dance-hall, le hip-hop et l’électro.