Le hasard existe-t-il ? La nouvelle pièce de Pierre Rigal nous éclairera peut-être sur le sujet. Le chorégraphe, qui l’a construite « comme une métaphore gestuelle des coïncidences cruciales de la vie », renoue ici avec l’écriture géométrique précédemment développée dans Érection ou Press, ses pièces les plus fameuses. Comme dans ces deux solos, mais cette fois dans une dynamique collective, les mouvements seront guidés par des contraintes scénographiques basées sur les jeux d’optiques et les illusions physiques, inspirés notamment des tableaux de l’artiste Vera Molnar, qui utilisait le hasard dans la composition de ses peintures. Des jeux de lumières, des cercles, des carrés, des triangles et d’autres formes élémentaires redessineront l’espace de manière aléatoire et influenceront la gestuelle des interprètes. Conçue pour six danseurs, avec la collaboration de l’artiste de magie nouvelle Antoine Terrieux, la pièce Hasard propose différentes combinatoires individuelles de mouvements qui, juxtaposées les unes aux autres, deviendront des figures collectives et offriront de multiples variations d’évènements ouvertes à tous les vents. Ancien athlète de haut niveau doté d’une maîtrise d’économie mathématique, Pierre Rigal cite Einstein : « dans le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito ».