Tumulus est une pièce à la croisée de la danse et du chant pour treize interprètes qui tous chantent et dansent indistinctement, célébrant ainsi les (im)puissances du corps, sa plasticité et ses limites, par le travail des muscles, du souffle et de la voix. Tumulus résulte d’une pratique commune, sur trois ans, engageant des corps issus de parcours hétérogènes dans un même processus d’apprentissage et de transformation. Ce projet puise au répertoire a cappella des polyphonies sacrées de la Renaissance : musiques célestes fondées sur l’harmonie qui expriment un lien puissant entre le ciel et la terre, entre les dieux et les hommes et traduisent une pensée de l’espace, du collectif et des correspondances entre les mondes, en particulier entre les vivants et des morts. L’espace du « tumulus », qui désigne les sépultures archaïques en latin, inspire une scénographie conçue pour les grands plateaux. On y entend les compositions de Josquin Desprez et Jean Richafort (XV^e siècle), Antonio Lotti (XVII^e siècle) mais aussi Claude Vivier (XX^e siècle). Danseur et chorégraphe, également chanteur et historien, François Chaignaud aime à sauter par-dessus les clôtures des disciplines. Auprès de Geoffroy Jourdain, musicien et musicologue, fondateur de l’ensemble Les Cris de Paris, il a trouvé un alter ego, avide lui aussi d’aventures novatrices.