« Typhus, c’est celui qui plonge à l’intérieur de toi pour y mettre le Bronx ». Et, à ce petit jeu de chamboule-tout, ce personnage en liberté et sans filtre se montre particulièrement habile. Typhus Bronx commence à se sentir seul. En loge, tandis que l’acteur laisse peu à peu place au clown, le personnage confie à son interprète sa folitude et son désir d’enfant. Dans ce tourbillon entre réel et fiction, une foule d’interrogations vertigineuses se pressent soudain à leur esprit, et au nôtre… Qui est dans qui ? Qui est là qui nous parle ? De qui cet enfant tiendra-t-il ? Tendre, drôle, métaphysique, Typhus Bronx enjambe allègrement le quatrième mur pour sonder au plus près l’enfant qui sommeille encore en nous, et les parents que nous sommes peut-être. Emmanuel Gil ravive avec son clown Typhus Bronx la figure du dément extra-lucide. Ici, il est question de transmission, d’éducation, d’obéissance et, surtout, de désobéissance. Troublant !