De quoi Roméo est-il le nom ? Le chorégraphe originaire des États-Unis Trajal Harrell déploie pour la deuxième fois son geste sur la scène du TANDEM avec cette nouvelle création qui transforme la singularité du héros tragique en mouvement pluriel. L’artiste à la tête du Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble imagine une danse qui porterait le nom de Roméo. Une danse essentielle et éternelle qui, au-delà de la flamme portée par l’incandescent jeune homme shakespearien, se serait répandue dans le monde entier au point que plus personne ne saurait dire où ni quand elle aurait été créée. Une de ces danses libératrices que des gens de toutes origines, genres, générations et caractères interprèteraient au moment de faire face à leurs tragédies et leurs joies. Une de ces danses qui éclatent spontanément lorsque les gens se mettent simplement à danser et que Trajal Harrell porte aujourd’hui à la scène. Fidèle à son habitude, Trajal Harrell danse dans cette pièce grand format, chorégraphiant de l’intérieur pour une quinzaine d’interprètes, dans un style qui croise le voguing avec l’héritage de la danse post-moderne américaine, du butoh japonais et d’autres influences. Il questionne tout à la fois les notions de genre, de féminisme et de post-colonialisme.