Nous sommes repus mais pas repentis
Après Les Palmiers sauvages d’après William Faulkner découvert à Arras, Séverine Chavrier porte à la scène l’écriture abrasive et furieuse de Thomas Bernhard, entrelaçant théâtre, musique et vidéo dans un redoutable jeu de massacre familial.
Cette adaptation libre de Déjeuner chez Wittgenstein, ponctuée d’extraits d’autres œuvres du même auteur comme Maîtres anciens ou Des arbres à abattre, s’articule autour d’un infernal trio : Voss, penseur infirme, neurasthénique et puéril, sort de sa maison de repos pour s’enfermer dans la demeure de ses parents et y retrouver ses deux sœurs, Dene et Ritter, comédiennes et musiciennes ratées qu’il va tyranniser. Cruauté, humiliations et mépris sont alors au menu d’un chaotique dîner rythmé par des airs de musique romantique – dont certains morceaux joués en direct au piano par Séverine Chavrier – apaisant ou exacerbant les humeurs malignes et les récriminations hystériques. La pièce vire alors au tumulte dissonant pour ce trio gangrené par les frustrations, mensonges et sacrifices imposés par leur famille. Magnifié par des comédiens au jeu aiguisé, ce spectacle flamboyant peint une humanité pathétique avec un humour féroce virant souvent au burlesque.
Distribution
Conception Séverine Chavrier
Avec Séverine Chavrier, Laurent Papot, Marie Bos, et la participation d’élèves du Conservatoire
Scénographie Benjamin Hautin
Dramaturgie Benjamin Chavrier
Lumière Patrick Riou
Son Frédéric Morier
Vidéo Jérôme Vernez
Assistanat mise en scène Maëlle Dequiedt
Assistanat scénographie Louise Sari
Construction du décor Atelier du Théâtre de Vidy
Reprise CDN Orléans/Centre-Val de Loire