Pour Vertikal, sa nouvelle création, le chorégraphe Mourad Merzouki change de perspective et place dix danseurs dans un rapport scénique ascensionnel où les corps grimpent aux murs et se jouent de la gravité.

Mourad Merzouki, on le sait, aime à brouiller les pistes. Pour sa nouvelle création, voilà qu’il s’aventure du côté de l’aérien, domaine de prédilection de la compagnie Retouramont qui a d’ailleurs participé au dispositif scénique. Le chorégraphe lyonnais, que 30 ans de pratique hip-hop aurait logiquement dû ancrer au sol, lève le regard vers le haut et insuffle du rebond, de la voltige, de la légèreté. Ce faisant, il ne cesse d’interroger l’apesanteur, le rapport à la terre, quitte à « marionnettiser » ses interprètes harnachés avec cordes et baudriers. Et pour bien explorer toutes les directions à la fois et ne surtout pas se laisser enfermer par les étiquettes, il constitue comme à son habitude une équipe des plus diverses où danseurs issus du classique, du contemporain et du hip-hop se mélangent, devenant alternativement voltigeurs ou porteurs avec, en question de fond, la relation entre les individus au plateau. Le lien est ici à prendre au propre comme au figuré. Vertigineux !