Que peut-il bien se passer dans la tête d’un gardien de musée ? Ces invisibles qui sont là, veilleurs indéfectibles, dans chaque salle, à la même place toute la journée. Comment font-ils pour tenir ainsi sans pouvoir faire autre chose que regarder ? Quel rapport ont-ils avec les oeuvres ? Est-ce qu’ils s’ennuient ? Vous êtes-vous, comme Mohamed El Khatib et Valérie Mréjen, déjà posé ces questions en parcourant une exposition ? Voilà en somme ce qui a conduit l’homme de théâtre, connu pour embarquer de vrais gens sur scène, et la plasticienne et autrice à interroger des agents de surveillance dans le monde entier. Conçue pour 160 spectateurs, dans un rapport de grande proximité, la performance Gardien Party nous invite à découvrir le récit de dix gardiens, venus aussi bien de Paris (Louvre, Musée Rodin, Centre Pompidou) que de Genève, de Téhéran, de New-York ou de Saint-Pétersbourg. Le voyage est immédiatement perceptible puisque chacun s’adresse au public dans sa langue d’origine (avec surtitrages simultanés). Observateurs de la vie du musée, ils témoignent autant de leur expérience propre que de réelles différences culturelles.