Trois hommes et une femme pris entre fantasme et jalousie. Avec La Collection, le dramaturge anglais Harold Pinter, Prix Nobel de littérature en 2005, met en œuvre un jeu de pistes relationnelles comme autant de départs de fiction. Servis par un magnifique quatuor d’acteurs : Valérie Dashwood, Mathieu Amalric, Micha Lescot et Laurent Poitrenaux.

Que s’est-il passé entre Stella et Bill ce fameux soir où… Pour le découvrir James, son mari, fait irruption chez Harry où réside Bill, dans un quartier huppé de Londres. Quels liens unissent Harry et Bill ? Que cherche James ? Que désire Stella ? Ainsi s’engage avec La Collection une sorte de chassé-croisé de personnages autour de la vérité. Tout est fragmentaire, ouvert à l’interprétation. Derrière la géométrie passionnelle se dessinent les relations de pouvoir et de domination. Plus on croit s’approcher de la vérité plus elle échappe. Le mensonge s’insinue partout. Mélange inédit de réalisme et d’abstraction, débarrassée de la dimension psychologique, la pièce d’Harold Pinter joue avec l’idée de collection. Dans ce jeu de pistes, notre imagination de spectateur tient une part active. Portée par une distribution de rêve, la mise en scène de Ludovic Lagarde confronte la pièce de Pinter à l’ère du contrôle et de la transparence véhiculée par Internet. Le dispositif scénographique nous permet de voir simultanément les deux intérieurs, nous donnant ainsi l’illusion de tenir les personnages à l’œil. Mais quid de la vérité ?