Et si une sirène s’allongeait sur le divan ? Aurore Magnier, qui a écrit cette pièce à deux personnages et interprète le rôle-titre, nous invite dans l’intimité d’une séance de psy un peu surréaliste où Aurore raconte comment elle est devenue sirène. Aurore ? Comme le cuirassé soviétique Aurora qui servit pendant la Révolution de 1917 et non pas comme la princesse de La Belle au bois dormant. Le ton est donné. Elle a beaucoup de choses à dire, Aurore, elle parle de l’amour, de la mort et aussi de la folie ; elle est intarissable, elle voudrait chanter et crier en même temps. Au fil de son récit, s’entremêlent trois thèmes : la quête identitaire, la sororité, les trajectoires qui ratent… Créé à l’occasion de résidences et de rencontres, principalement dans le Nord où la jeune autrice, actrice et metteuse en scène Aurore Magnier est installée, le projet a été écrit avec des « sirènes » rencontrées sur place. La rencontre avec les autres fait partie de l’ADN de la compagnie. Avant d’être rattrapée par les contes pour enfants, la sirène était une chimère mi-femme mi-poisson, incarnant à la fois la peur de la mer et l’attirance pour ces territoires insondables.