Ils comptent parmi les figures les plus excitantes de la nouvelle scène pop hexagonale. L’une chante en Français, l’autre en Anglais, mais tous deux parlent le même langage : humeur anthracite, textes vénéneux et amours synthétiques. Ces jeunes gens modernes, qui se connaissent depuis leur rencontre pour une carte blanche à Étienne Daho, partageront naturellement l’affiche de cette soirée chic, cold et dansante.

Ces jeunes Parisiens ont des airs d’étudiants dont les mèches sages cachent des nuits festives et fiévreuses pleines de stupre et de synthétiseurs. Auteur-compositeur-interprète, mais aussi actrice chez Assayas, Gondry ou Christophe Honoré, Calypso Valois signe une pop orchestrale farouchement francophone, poétique et narrative, aux mélodies entêtantes et aux textes ciselés où elle lâche, presque négligemment, des formules à tomber : « Cette salope est belle comme le jour ». Elle y parle d’amour, de violence, de chair, de fratrie, de fête, d’ennui et de rupture, de la beauté du monde. Sur un premier album réalisé par Yan Wagner, le dandy sombre des claviers, cette esthète née une nuit de la pleine lune pioche sans complexe dans la discothèque de ses parents et invite Le Velvet Underground ou Stereolab à danser avec Brigitte Fontaine. Yan Wagner incarne quant à lui le fils rêvé de Dave Gahan et David Sylvian ; il a grandi avec la cold wave des 80’s et son premier disque, Forty Eight Hours (2012) l’impose très vite en sombre héraut techno d’ascendance Joy Division/DAF. Reprenant désormais Sinatra, il se reconvertit sur l’éclectique This Never Happened en crooner aussi ténébreux et puissant qu’un Scott Walker. Entre ballades contemplatives et tubes moites très « bowiesques », il fera délicatement monter la température d’un TANDEM transformé pour l’occasion en véritable dancefloor.