Avec son sourire, sa chaleur et sa musicalité virtuose, Amandine Beyer est l’elfe du baroque. En compagnie de son ensemble Gli Incogniti, elle nous entraîne au cœur du classicisme viennois auquel les sonorités des instruments anciens donnent des couleurs nouvelles.

Cette visite à Haydn, Carl-Philipp Emanuel Bach et Richter n’est pas seulement musicale, elle nous dévoile également l’Autriche des Lumières. Si la France et l’Allemagne nourrissaient une ébullition intellectuelle et politique plus visible que la capitale des Habsbourg, le mécénat des grands aristocrates de Vienne, favorisé par les loges maçonniques, y nouait des liens plus étroits encore entre les arts et la philosophie. Amandine Beyer et ses Incogniti ouvrent ici les portes de la demeure du baron Gottfried van Swieten, diplomate et lui-même compositeur. Si ses œuvres sont largement oubliées, sa générosité à l’égard de ses amis les plus talentueux, Mozart compris, lui assure sa place dans l’histoire de la musique. Il les accompagna des derniers feux de la rutilance baroque, dont les symphonies de Richter portent témoignage, jusqu’à ce mouvement du « Sturm und Drang » (tempête et passion) qui annonce le romantisme au cœur de l’âge classique. La musique de Carl-Philipp Emanuel, fils de Jean-Sébastien Bach, en est une des plus belles redécouvertes.

Première partie
François-Xavier Richter . Sinfonia I en Si b majeur (ca. 1744)
Carl Philipp Emanuel Bach . Sinfonia en Mi mineur H. 652 (1759)
Joseph Haydn . Concerto pour violon en Sol majeur HVII n°4 (ca. 1769)
Carl Philipp Emanuel Bach . Sinfonia IV en La majeur H. 660 (1773)

Deuxième partie
Carl Philipp Emanuel Bach . Concerto pour violoncelle en La mineur H. 432 
Carl Philipp Emanuel Bach . Sinfonia II en Si b majeur H. 658 (1773)